Extraits de l'interview de BAZ LUHRMANN par MIKE FLEMING JR. pour DEADLINE.COM

Mike Fleming Jr : C'est une nouveauté pour vous, venir au TIFF avec un titre en vente. Vous m'avez fait découvrir EPiC : Elvis Presley in Concert. Je pensais que, après les moments bouleversants où vous l'avez dépeint, cet acteur audacieux et audacieux qui a inspiré tant d'enfants à devenir musiciens, il serait allé à Las Vegas et serait devenu une caricature en combinaison. Je me trompe ; c'était un dur à cuire qui chantait vraiment, d'après ce que vous avez capturé.

Baz Luhrmann : Je suis content que ce soit votre conclusion la plus viscérale ou la plus immédiate, Mike. Enfant, j'étais un fan d'Elvis, c'est sûr, je l'adorais. Mais ensuite, je suis passé à Bowie, Elton John et à des gens comme eux. Je vivais dans une petite ville de campagne. Bowie était effrayant. Les Stones et les Beatles, bien sûr, et même Bachman-Turner Overdrive, les Tijuana Brass et l'opéra. Papa avait un magnétophone à bandes qu'il avait rapporté de la guerre du Vietnam, et j'ai découvert une musique très variée. Mais en faisant ce film, je me suis rappelé à quel point Elvis avait été une influence pour moi. Si j'ai vraiment choisi Elvis comme sujet, c'est parce qu'il reflétait vraiment le parcours de l'Amérique des années 50 et au-delà. J'ai encore du mal à expliquer aux jeunes d'aujourd'hui, ou même au public, à quel point Elvis était effrayant pour la génération précédente, qui était rentrée de la guerre et ne voulait plus de bruit ni de batailles. Ils voulaient déménager en banlieue et vivre le Dick Van Dyke Show.

Mike Fleming Jr : Elvis avait d’autres idées…

Baz Luhrmann : Elvis était un vrai diable. Ce n’est pas une exagération, vu son enfance baignée par la musique noire, son physique, sa sexualité ostentatoire et son attitude. Lui et James Dean étaient quasiment jumeaux. L’un était acteur, l’autre était une star de la comédie musicale et acteur à la fois. Elvis admirait Dean au-delà de toute attente. Comme il le disait, James Dean était un génie. Je ne serai jamais aussi bon que lui, mais ils faisaient tous les deux peurs aux adultes. Et puis, après la guerre, il était très motivé par l’idée de [son manager, le colonel Tom Parker] de faire de lui un artiste familial. Et voilà pour tous ces films.

Mike Fleming Jr : Je n’étais pas fan de ça.

Baz Luhrmann : Pour être honnête, Mike, on avait un tout petit cinéma dans notre ville de campagne, et on adorait nos matinées Elvis. Je le trouvais vraiment cool. Mais cela l'a rendu insensible, car cela a fait de lui l'acteur le mieux payé d'Hollywood. Il a été le premier acteur à toucher un million de dollars par film, mais cela l'a rendu insensible, submergé par une vague d'argent. Et puis soudain, boum, il se passe quelque chose que j'essaie d'évoquer. John Redmond, avec qui je monte depuis 22 ans, nous étions de véritables partenaires créatifs sur ce film, car il s'agit de found footage. Je n'ai pas filmé les images. Et il y apporte beaucoup de poésie. Nous avons essayé de ne pas être trop didactiques, mais surtout, c'est pourquoi je dis, et je ne le répéterai jamais assez, que c'est épique. Elvis est pleinement présent en concert, Elvis chante et raconte son histoire comme jamais auparavant. Ce n'est ni un documentaire ni un film de concert. C'est épique. Ce que je veux dire, c'est que, si vous voulez mon avis, honnêtement, c'est une sorte de poème symphonique sur la personne et l'interprète lui-même.

Aperçu des chansons présentes dans EPiC : Also sprach Zarathustra - An American Trilogy - Don’t Be Crue – Crawfish - Jailhouse Rock - Hound Dog - Heartbreak Hotel - Girls! Girls! Girls! - Bossa Nova Baby - Edge Of Reality - Change Of Habit - Are You Lonesome Tonight? - I Got A Feelin’ In My Body - Stranger In The Crowd - A Fool Such As I - What’d I Say - I Was The One - You Don’t Have To Say You Love Me - Ghost Riders In The Sky – Runaway - Little Egypt - That’s All Right - Tiger Man - Polk Salad Annie - You’ve Lost That Loving Feeling - I Shall Be Released - Burning Love - Stranger In My Own Home Town - Devil In Disguise - Never Been To Spain - Love Me - Blue Moon - Twenty Days and Twenty Nights - I Can’t Stop Loving You - Always On My Mind - Oh Happy Day - How Great Thou Art - I, John - Nearer My God To Thee - A Big Hunk O ’Love - Bridge Over Troubled Water - In The Ghetto - Walk a Mile in My Shoes - Suspicious Minds - Can’t Help Falling In Love.

Coffret Elvis Technicolor 45ème Anniversaire Édition Collector Limitée